La concurrence monopolistique

Le monopole caractérise un marché sur lequel une unique entreprise propose ses produits, sans substitut, à de nombreux acheteurs. À l’inverse, la concurrence correspond à une structure de marché où de très nombreuses entreprises sont en compétition pour vendre leurs produits.

La concurrence monopolistique est un état au carrefour entre la concurrence parfaite et le monopole pur. L’économiste américain Edward Chamberlin (1899-1967) et l’économiste britannique Joan Robinson (1903-1983) ont développé ce concept dans les années 1930. Il s’agit d’une situation où plusieurs entreprises existent sur un marché, comme celui de l’automobile ou des lessives, mais chacune présente son produit comme s’il était unique.

Le monopole porte sur le produit, recherché pour lui-même. Ce monopole peut être limité dans le temps ou dans l’espace, alors que, sur le marché, plusieurs entreprises existent. similaires. Pour réussir, chaque société développe une stratégie de « différenciation » grâce à son image, sa réputation, ses services connexes (différenciation horizontale ou indirecte) ou la qualité de son produit, son caractère innovant, sa situation de gamme, son design (différenciation verticale ou directe).

Ces stratégies permettent à l’entreprise de retrouver une marge de liberté sur les prix et de se créer une clientèle captive. La publicité et la communication sont très importantes afin de mettre en lumière le caractère « unique » du produit. Il s’agit donc là d’une concurrence « imparfaite », les produits différenciés n’étant pas substituables puisqu’ils ne sont pas homogènes.

Cependant, comme le marché reste libre, de nouveaux concurrents peuvent y entrer, attirés par la perspective de rentabilité. La concurrence va donc s’intensifier, ce qui entraînera une baisse des profits. Ces monopoles sont donc relatifs.